Un sujet important vous brule les lèvres et vous ne savez pas comment en parler à votre partenaire, ami(e) ou collègue ? Comment trouver le bon moment et créer les bonnes dispositions pour que ce dialogue soit constructif, réussi et sécurisé ?
Je vous propose dans cet article trois clés pour vous y aider, issues de la thérapie Imago et de la Communication Non-Violente.
CLE N°1 : PRENDRE RENDEZ-VOUS
« - Es-tu disponible pour un dialogue ?
- Oui.
- Super ! »
- - - - - - - -
« - Es-tu disponible pour un dialogue ?
- Non, là je suis occupé(e).
- Alors quand serais-tu disponible ? Demain à 15h, ok pour toi ?
- C’est noté. »
Il faut bien l’avouer, j’ai trouvé cela étrange au début de prendre rendez-vous pour discuter, de le caler dans l’agenda comme un rendez-vous professionnel.
Mais cela permet de créer une plage où chacun est pleinement disponible, où les distractions sont hors de portée (téléphones, travail, ordinateurs, télévision, enfants…).
Prendre rendez-vous si l’autre n’est pas pleinement disponible à l’instant T permet une pleine présence et quelle grande différence !
Les deux se sentent respectés dans leurs besoins et sont alors plus disposés pour un dialogue.
CLE N°2 : DÉFINIR L'INTENTION
Il est important et utile de clarifier l'intention qui se trouve derrière votre demande de dialogue et d’en faire part si possible à votre interlocuteur en amont : se déposer, être entendu, partager, trouver des solutions, être en lien, écouter l'autre, ... Cela permettra à votre interlocuteur de se mettre dans la bonne disposition, de se préparer également et de répondre à votre besoin plus facilement.
Ainsi, si par exemple vous souhaitez vous déposer et vous sentir entendu(e), demandez à votre interlocuteur une écoute active, voire un miroir de vos propos.
Concernant le sujet abordé, il peut être intéressant de savoir quel est le besoin profond qui y est caché. Comme le dit Florentine d’Aulnois Wang « chaque critique, chaque reproche, chaque mouvement d’humeur est un détour de notre cœur pour exprimer un besoin profond ».
Pour que le dialogue soit constructif ou du moins amène à du positif, demandez-vous si vous souhaitez jouer à « qui a tort, qui a raison ? » ou bien (r)établir le lien.
CLE N°3 : PAS DE "TU QUI TUE"
La base du dialogue doit se limiter aux données factuelles sur lesquelles vous êtes d'accord tous les deux. Les éléments partagés doivent être objectifs, mesurables, visibles, comme sur une vidéo de surveillance. Cette étape vous permet d’assurer une base objective pour le dialogue.
Il est possible dans cette première phase d’utiliser un « tu » pour décrire les faits.
Il est plus que probable que votre interlocuteur se ferme ou devienne agressive s'il entend des : "à cause de toi...", "de toute façon tu fais toujours....", "tu as vu comment tu .... ?".
Comme le préconise la Communication Non-Violente, parler en « je » permet de prendre la responsabilité des émotions éprouvées et d’éviter les critiques et reproches contreproductives pour se mettre en lien.
Cela peut donner par exemple : "lorsque tu .... je me sens... et cela provoque chez moi.... ". Beaucoup plus doux et favorisant l'appropriation.
Il est bon de se rappeler pour les deux protagonistes que 90% de ce que nous vivons est en lien avec nos blessures et notre histoire et seuls 10% sont en lien avec l’autre.
La proposition est alors de se concentrer sur ce qui est en jeu chez celui qui communique.
Et si nous offrions notre curiosité, si nous comprenions que les différents mondes peuvent co-exister sans que l’un gagne et qu’il n’existe pas LA vérité mais DES vérités ?
Pour un moment de connexion et de découverte de l’autre, il est possible de réaliser un dialogue Imago ou un dialogue inspiré du Clean Langage, en lien avec ces trois clés.