Sur 67 millions de Français, 18 millions sont célibataires (selon l'INSEE). J’entends beaucoup de personnes au cabinet se définir "seules" et non "célibataires". Or, si vous n’êtes pas en couple, vous n’êtes pas seul(e)s pour autant. Vous pouvez être entouré(e)s de votre famille, vos amis et proches.
Il est important, selon moi, de distinguer ces deux termes afin d’y voir plus claire.
LA SOLITUDE SOCIALE VS LA SOLITUDE AMOUREUSE
Selon les études réalisées par l’Insee, les moins de 40 ans et les plus de 75 ans ressentent davantage le sentiment de solitude.
Être seul signifie ne pas avoir de relation sociale d’aucune sorte : familiale, professionnelle, amicale ou même de voisinage. En France, selon l’Insee, 5 millions de personnes en France sont seules. Cette solitude génère chez celui ou celle qui le vit un vrai vide affectif et donc un sentiment de solitude profond.
La solitude amoureuse est, quant à elle, un sentiment dû par l’absence physique et/ou émotionnelle d’un(e) partenaire.
Dans les deux cas, la personne qui se sent seule a l’impression de subir la situation et en souffre, avec parfois la sensation d'être victime et impuissante. Cela peut se traduit par une résignation et parfois même par un rejet de l'autre, comme si la situation était immuable.
LA SOLITUDE AMOUREUSE TOUCHE LES COUPLES
Les magazines et journaux publient de nombreux articles créant une confusion entre "célibat" et « solitude ». Contrairement aux idées reçues, la solitude amoureuse concerne les célibataires mais également les personnes en couple.
En couple, il est possible de nous sentir seule pour de nombreuses raisons : absence de communication, de connexion ou d’engagement avec le partenaire par exemple. Ou alors lorsque nous passons toutes nos soirées avec notre partenaire à regarder des séries. Parfois, nous pouvons nous sentir seul(e)s parce qu’il n’y a plus d’amour ou bien parce que nous restons dans cette relation par peur d’être seul(e)s, ou par défaut.
Il peut donc être intéressant de se demander si le couple est un but en soi et s’il constitue vraiment un rempart à la solitude.
Certains d'entre nous ont peur d’être seul(e)s du fait de notre besoin social d'appartenance. Aussi, nous concevons parfois la relation amoureuse comme un retour à la fusion avec le ventre maternel or c’est seulement la rencontre de deux mondes. Comme l’explique Orson Welles : "On naît seul, on vit seul, on meurt seul. C'est seulement à travers l'amour et l'amitié que l'on peut créer l'illusion momentanée que nous ne sommes pas seuls". Ce sentiment est présent lors de moments de connexion possibles au travers, notamment, de dialogues Imago. Au travers de ces processus, il est possible également de rechercher dans son passé la source ou le schéma cognitif qui se répète dans le présent ?
Pour conclure, j'aimerais citer Anton Tchekhov "L'homme est ce qu'il croit". Ce qui veut dire que nous créons notre propre réalité, notamment à travers les mots que nous utilisons. Si je me dis seule alors que je suis célibataire c'est-à-dire sans conjoint, je crée cette réalité pour moi et autour de moi.