Chaque couple se dispute à un moment donné. Cela peut prendre différentes proportions allant parfois même jusqu’à la violence physique ou psychologique.
Que se cache-t-il derrière une dispute ? Quel mécanisme se met en place ? Se poser la question et en prendre conscience offrent la possibilité d'influer dessus.
LA DISPUTE SOUS LE MICROSCOPE DE LA BIOLOGIE
Notre cerveau est composé de trois cerveaux :
Le cerveau archaïque, ou cerveau reptilien. Il est en charge de nos comportements primaires comme notre instinct de survie, l’alimentation, la respiration, la reproduction, la protection… Il régule la peur et le plaisir et est à l'origine de notre besoin de sécurité, de protection, d’appartenance, de notre agressivité, nos comportements « on/off », nos désirs de conquêtes et de reproduction.
Le cerveau limbique est la zone de notre mémoire affective, de nos souvenirs, de nos mécanismes de motivation. Siège de nos émotions, c’est de là que nait notre structure émotionnelle et de pensée issue de notre histoire de vie. De lui viennent notre joie de vivre et notre créativité.
Le néocortex est en charge de notre rationnalité. C’est le siège de la raison, du langage, de nos capacités à penser et définir le monde. C’est de là que viennent nos capacités de lecture, d’écriture, de calcul, les notions de distance, de temps, la logique, la déduction, nos convictions, nos valeurs, nos règles de vie et sociales, nos capacités empathiques, de notre compréhension, de notre sens des responsabilités, du contrôle de soi, de l’évaluation des conséquences…
Comme notre partenaire ressemble à notre Imago, c'est la meilleure personne pour appuyer sur nos parties gelées (Ref : Article « Notre partenaire, un choix inconscient »). Or, lorsque nos parties gelées sont touchées lors d'interactions, notre cerveau limbique, siège des émotions, sera sollicité.
Trop stimulé et stressé, l’amygdale, située au sein du cerveau limbique, envoie le message "Attention danger !" au cerveau reptilien qui prend le contrôle, coupe la connexion avec le néocortex et ordonne la production des hormones de stress pour réagir face au « danger » : fuir, combattre ou se paralyser.
Désormais, nous n’avons plus accès à notre cerveau rationnel et cela devient inconsciemment : « C’est toi ou moi qui va rester debout... et cela sera moi ! ».
C’est la raison pour laquelle nous sommes, dans ces situations, incapables d’empathie, de sentiment, de compréhension, de contrôle de soi, d’analyse des conséquences. Nous pouvons alors prononcer des paroles malheureuses ou agir de manière inadéquate, faire toutes ces choses que nous regrettons plus tard.
Le pouvoir des neurones miroirs et la tendance inconsciente à se synchroniser fait que notre partenaire va bientôt faire de même. Et la boucle est lancée...
CONSEILS DE SURVIE RELATIONNELLE
Les recherches par IRM ont montré que 22 minutes sans stimulation de l’amygdale, c’est-à-dire 22 minutes de calme, sont nécessaires pour reconnecter notre cerveau rationnel et redevenir un être pensant et empathique.
Alors, lorsque vous sentez que la situation tourne vers le « fight for life », n’hésitez pas à prendre un temps pour vous retirer au calme et ainsi reconnecter le néocortex. Il est possible d'expliquer simplement notre besoin de ces 22 minutes sans stimulation extérieure ou de se mettre d’accord en amont sur un nom de code à utiliser dans ce cas précis.
Privilégiez pendant ce temps une activité :
- qui nécessite l'activité du néocortex comme la comptabilité, lire un livre...
- ou en lien avec le corps comme prendre une douche, méditer, faire du sport…
22 minutes c'est 5 chansons, un podcast, un épisode de série....
N’oubliez pas que le cerveau possède une plasticité qu'il est possible de travailler afin de transformer nos comportements réactifs en comportements conscients. Pour cela, pensez à la méditation, la cohérence cardiaque ou aux dialogues Imago.